Questionnaire envoyé aux candidat.es dans le cadre des élections fédérales 2025

Questionnaire envoyé aux candidat.es dans le cadre des élections fédérales 2025

Dans le cadre des élections fédérales prévues le 28 avril 2025, le comité de coordination ainsi que les membres d’AGIR ont transmis aux différents candidat·es de la région de l’Outaouais des questions portant sur des enjeux liés au respect des droits des femmes et des communautés minorisées, enjeux qui sont particulièrement importants pour AGIR, afin de connaître leur position. Sur les cinq partis politiques sollicités, trois ont répondu : le Bloc Québécois, le NPD et le Parti Vert.

1. Poste ministériel :

Vous engagez-vous à défendre auprès du prochain gouvernement la nécessité d’avoir au sein du cabinet des postes de ministre des Femmes et de l’Égalité des genres et de ministre de la Diversité, de l’Inclusion et des Personnes en situation de handicap?

  • Bloc Québécois : Oui
  • NPD : Oui
  • Parti Vert : Oui

2. Violences :

Les femmes et les filles autochtones sont victimes de violences 12 fois plus que les femmes non autochtones au Canada selon l’enquête de 2019. Qu’est ce qui est prévu par votre parti pour remédier à cet état de fait et pour prévenir ces violences ?

  • Bloc Québécois : Au cours de la dernière législature, le Bloc Québécois a exercé une pression sur le gouvernement afin qu’il accélère la mise en oeuvre des recommandations de l’ENFFADA. Trop peu a été accompli et le chantier demeure colossal. Nous nous engageons à dé-fendre les filles et les femmes autochtones comme nous l’avons fait au comité permanent de la Condition féminine lors de l’étude la Robe rouge, lors du dépôt en décembre 2022 du rapport Répondre aux appels à la justice : lutter contre la violence faite aux femmes et aux filles autochtones dans le contexte de projets d’exploitation des ressources. Nous allons demeurer constructifs et favoriser des solutions transpartisanes.

  • NPD : Le NPD reconnaît que les femmes, les filles et les personnes 2ELGBTQI+ sont victimes (et survivantes) de violences multiples, et surtout que les filles et femmes autochtones sont victimes d’un génocide. Nous avons obtenu le financement d’un programme pilote d’alerte à la robe rouge pour informer rapidement le public de la disparition de femmes autochtones, similaire à l’alerte Amber. Nous avons également forcé le gouvernement à accélérer le financement des refuges d’urgence pour les femmes et les filles fuyant la violence. Le NPD s’engage à mettre en œuvre tous les appels à la justice du rapport final de l’Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées.

  • Parti Vert : L’inclusion de soins de santé mentale gratuit dans la système de medicare, comme prévu par le parti vert, pourrait aider a adresser le trauma intergénérationnel qui contribue aux violences dans les communautés autochtones. L’assurance des fonds adéquats pour logement suffisant et abordable et pour des services de base sur les réserves, comme l’eau potable, peut diminuer les stress aussi. De façon plus général, nous avons besoin de mieux éduquer nos polices pour qu’ils répondent correctement aux plaintes des femmes et filles autochtones, et le réseau d’alerte immédiat si une femme ou fille autochtone disparait doit être universel à travers le Canada.

Considérant que le statut des femmes migrantes les rend souvent très dépendantes du parrainage de leur conjoint, que propose votre parti pour leur garantir une sécurité migratoire lorsqu’elles sont victimes de violence conjugale de la part de celui-ci?

  • Bloc Québécois : Avec tous les cas médiatisés de violence conjugale et coercitive dans les médias so-ciaux et les journaux, voire même de la sinistre liste des femmes ayant perdu la vie par féminicide, le Bloc Québécois a fait de cet enjeu une priorité. Nous avons appuyé les projets de loi C-233 et C-332, qui visaient à encadrer la violence coercitive et d’en élargir la portée dans le Code criminel et rendre ces actes comme des facteurs aggravants lorsqu’ils sont commis dans un contexte intime ou familial. Malheureusement, le projet de loi C-332 est mort au feuilleton mais le projet de C-233 pourra serir de socle pour construire une loi plus robuste lors du prochain parlement. Nous sommes ouverts à étu-dier le phénomène chez les femmes migrantes et trouver des pistes de solutions pour que personne n’ait à subir de tels traitements.

  • NPD : Le NPD reconnaît que le statut des femmes migrantes les rend vulnérables à la violence conjugale. Nous proposons de garantir une sécurité migratoire en permettant aux femmes victimes de violence de conserver leur statut au Canada indépendamment de leur conjoint parrain. Cela inclut la facilitation de la régularisation de leur statut et l’accès à des services de soutien adaptés. Nous nous engageons à réformer les politiques d’immigration pour protéger les droits et la sécurité des femmes migrantes.

  • Parti Vert : C’est clair que le lois et règlements autour de parrainage doivent considérer cette situation et protéger une femme victime de violence conjugale en garantissant son statut ici comme réfugiée.

Considérant que les statuts migratoires précaires rendent les femmes et les personnes trans particulièrement vulnérables aux violences. Votre parti a-t-il prévu de faciliter la régularisation des statuts ? Pouvez-vous nous dire comment ? 

  • Bloc Québécois : Le statut de migrant n’est pas reconnu par les conventions, ni les lois canadiennes. En vertu de la Loi sur l’immigration et la protection des réfugiés, une personne peut deman-der l’asile au Canada comme personne à protéger, victime de persécution ou comme réfugiée. Nous sommes d’avis que l’Agence des services frontaliers du Canada et les forces de l’ordre doivent être plus sensibilisés aux signes de coercition et de violence, établir un processus plus humain et chaleureux, qui pourra offrir aux personnes vivant une situation de détresse de se confier à un agent sans avoir peur d’être ostracisées, avoir des conséquences sur la démarche d’immigration ou d’être mis en détention.

  • NPD : Le NPD s’engage à faciliter la régularisation des statuts pour les personnes migrantes en situation précaire, en particulier les femmes et les personnes trans vulnérables aux violences. Nous proposons des voies claires vers la résidence permanente pour celles et ceux confrontés à des conditions de vie dangereuses ou discriminatoires. Cela inclut la simplification des processus de demande et l’élimination des obstacles administratifs qui empêchent l’accès à un statut régulier.

  • Parti Vert : Je ne sais pas ce que dit le parti vert, à part de toujours soutenir les droits humains de chaque personne, n’importe leur genre ou sexualité, mais moi-même je trouve que violence dirigé à quelqu’un à cause de leur genre ou préférence sexuelle ou identité doit être raison pour être reçu comme réfugié.

3. Droit à l’avortement :

Depuis 1988, 50 projets de loi ou motions ont été déposées par des élu.es afin de recriminaliser ou restreindre le droit des femmes de choisir d’interrompre une grossesse (FQPN, 2025). De quelles façons allez-vous garantir le droit à l’avortement et améliorer son accès au niveau fédéral?  Votre parti s’engage-t-il à ce qu’aucun projet de loi ni motion restreignant le droit à l’avortement ne soit déposé par ses élu.es?

  • Bloc Québécois : Le Bloc Québécois sera toujours au côté des femmes dans la défense de leurs droits, notamment reproductifs. Ces droits sont fondamentaux et aucun élu ou élue du Bloc Québécois ira à l’encontre de la volonté des femmes de choisir pour elles-mêmes.

  • NPD : Le NPD défend sans équivoque le droit des femmes à choisir et s’engage à garantir l’accès à des services d’avortement sécuritaires et financés par l’État dans toutes les provinces et territoires. Nous avons proposé des motions pour contrer les tentatives de restreindre ce droit et avons obtenu un financement fédéral pour des cliniques de santé reproductive. Le NPD s’assure que ses élu·es ne déposent ni ne soutiennent de projets de loi ou motions visant à restreindre le droit à l’avortement. De plus, la santé reproductive est au coeur de nos valeurs, nous avons mis de l’avant un programme pour la gratuité de la contraception.

  • Parti Vert : Le parti vert est clair que le droit a l’avortement est universel. L’accès dépend, malheureusement, aux choix des provinces, qui peuvent limiter ces procédures aux hôpitaux, et permettre des hôpitaux de choisir de ne pas participer. Le gouvernement fédéral peut seulement mettre de pression pendant les négociations autour des transferts des fonds.

4. Lutte aux changements climatiques:

En 2018, six tornades ont frappé la région au mois de septembre, et ont heurté des immeubles de logement précaires, laissant plus de mille familles sans toit, pendant des mois. En 2017 et en 2019, l’Outaouais a connu de très graves inondations, forçant le déménagement de plusieurs personnes loin des cours d’eau, et ayant à essuyer des pertes financières importantes. Notre planète ne s’est réchauffée que d’un degré, et nous sommes déjà si vulnérables aux impacts de la crise climatique. Face à ces dérèglements climatiques, l’injustice est double ce sont les populations et groupes sociaux déjà opprimés, dont les femmes, qui contribuent le moins au problème, qui en subissent le plus durement les conséquences. Face au dérèglement climatique, les femmes auront moins de moyens financiers pour engager les coûts élevés liés aux dommages que causent les crises climatiques. Les femmes seront également grandement interpellées pour prendre soin de leurs propres familles, comme ce fut le cas lors de la pandémie. Les impératifs de la crise climatique imposent que des changements majeurs soient faits pour décarboniser notre économie, et notre modèle de développement. Parallèlement, le modèle de développement régional actuel, axé sur l’extraction des ressources naturelles, est un modèle qui a tendance à exclure les femmes (emplois et prise de décision) et à les reléguer à un rôle de second plan.

Si votre parti est porté au pouvoir, quelles seraient vos priorités pour mettre en place un modèle de développement qui serait en mesure d’atteindre la carboneutralité et de prendre en compte ces dimensions dans l’élaboration de politiques climatiques pour garantir qu’elles intègrent une approche sensible au genre ?

  • Bloc Québécois : La loi sur la responsabilité climatique du Bloc Québécois visait explicitement à mettre fin à la série d’échecs climatiques du Canada et à rendre juridiquement contraignante l’atteinte des cibles de réduction de GES. Si le Canada ne réduit pas ses émissions de 40 à 45% sous les niveaux de 2005 d’ici 2030, il ne sera pas engagé sur la trajectoire de la carboneutralité pour 2050. Il faut cesser le détournement des sommes destinées à la lutte aux changements climatiques par les subventions libérales camouflées aux com-bustibles fossiles. Réduire l’intensité carbonique n’est pas garant d’une réelle réduction globale des émissions. La croissance des émissions du secteur du gaz et du pétrole, propulsée par la mise en service de l’oléoduc Trans Mountain dans lequel le gouverne-ment libéral a englouti 34,2 milliards de dollars, annule les efforts de réduction des autres secteurs de l’économie. L’échec libéral à mettre en oeuvre le plafonnement des émissions du secteur gazier et pétrolier, doublé à l’abandon de la tarification du carbone, rend pratiquement inopérant le Plan de réduction des émissions, dont les mesures étaient déjà insuffisantes à l’atteinte de la cible de 2030. Le Bloc Québécois propose des solutions concrètes afin de poursuivre et redynamiser la lutte aux changements climatiques.

  • NPD : Le NPD propose un modèle de développement axé sur la décarbonisation de l’économie tout en intégrant une approche sensible au genre. Nous nous engageons à inclure les femmes dans les prises de décision du développement régional, reconnaissant leur rôle essentiel dans la transition écologique. Cela comprend des investissements dans des infrastructures vertes, la promotion de l’emploi féminin dans les secteurs durables et la mise en oeuvre de politiques climatiques équitables qui tiennent compte des impacts différenciés sur les femmes. Nous le savons, les personnes les plus touchées par le changement climatiques, ce sont les femmes.

  • Parti Vert : S’adresser à la crise climatique est primordial. Le parti vert va cesser immédiatement les subventions des entreprises pétrolières, et mettre les fonds envers les formes d’énergie non-carbonifère. On va offrir des subventions pour rendre les habitations mieux isolées, et pour accélérer l’accès à l’énergie renouvelable. N’importe quel projet doit être évalué de ses impacts sociales et environnementaux, pas seulement économiques.

Vous engagez-vous à inclure les femmes dans les prises de décision du développement régional ?

  • Bloc Québécois : Oui
  • NPD : Oui
  • Parti Vert : Oui

5. Antiféminisme:

Les idées antiféministes et régressives sont de plus en plus entendues dans l’espace public. Elles s’appuient sur un passé traditionnel romancé et promeuvent le maintien des inégalités entre différents groupes : femmes/hommes, personnes blanches/racisées, celles nées ici/nées ailleurs, personnes cis/trans, etc. Ces idées ont des impacts bien concrets, notamment l’augmentation des actes haineux en personne ou en ligne, du harcèlement et de l’intimidation envers les personnes et ou les organisations féministes et de législations qui font reculer les droits de plusieurs groupes. (ICREF, 2025) 

Avez-vous prévu un plan de fonctionnement pour le bien vivre ensemble et la lutte contre la montée de l’antiféminisme, la haine envers les personnes immigrantes ainsi que les groupes minorisés et de la diversité sexuelles et de genre ?

  • Bloc Québécois :Nous sommes fermement engagés à défendre les personnes en situation de vulnérabilité, que ce soit par le sexe, le genre, ou le pays d’origine. De plus, le Bloc Québécois s’engage à travailler sur la montée des mouvements masculinistes, hostiles à l’avortement, l’homophobie dans les institutions scolaires et plus largement dans la société. Nous croyons que le modèle québécois basé sur l’interculturalisme et l’humanisme est celui qui garantit l’équité, l’égalité et la neutralité entre les individus, sans égard à leurs origines et à leurs différences. C’est ce qui distingue et fait la force de la société québécoise. Quant à la haine religieuse, aucun discours ne devrait être toléré.

  • NPD :Le NPD a un plan pour lutter contre la montée de l’antiféminisme, la haine envers les personnes immigrantes et les groupes minorisés. Nous proposons des mesures telles que le renforcement des lois contre les discours haineux, le soutien aux organisations communautaires qui promeuvent l’inclusion, et l’éducation à la diversité dès le plus jeune âge. Nous nous engageons à travailler avec les communautés concernées pour développer des stratégies efficaces et inclusives.

  • Parti Vert : Oui

Quelles en sont les grandes lignes ?

  • Bloc Québécois :Beaucoup de travail devra être fait en comité et des projets de loi pourront être déposés en ce sens. Évidemment, nous demandons à Ottawa de transférer les fonds à Québec et aux provinces de régler le déséquilibre fiscal afin que les ressources puissent se rendre aux organismes communautaires, au système policier et judiciaire pour leur per-mettre de mieux effectuer leurs enquêtes, etc. Par ailleurs, lors de la dernière législature, le chef du Bloc Québécois avait déposé le projet de loi C-367 qui visait à empêcher que la Charte des droits et libertés protègent les individus prononçant des discours hai-neux ou ayant comme objectif d’attiser la haine religieuse.

  • NPD :Notre plan comprend :Le financement accru des programmes d’éducation à l’égalité et à la diversité. Le soutien aux initiatives communautaires visant à promouvoir l’inclusion et à combattre les préjugés. La mise en place de mécanismes de signalement et de soutien pour les victimes de discours haineux. La collaboration avec les plateformes en ligne pour limiter la propagation de contenus haineux. L’élaboration de politiques publiques basées sur des données probantes pour adresser les causes profondes de la haine et de la discrimination.

  • Parti Vert : Je pense que ce qui est le plus important, c’est de défier immédiatement toute expression de haine ou de discrimination, sans avoir peur d’offenser ou irriter les autres. Également, c’est important de se comporter avec respect envers tous les autres, et d’être prête aux défis, parce qu’il n’a a pas de personne qui est parfaitement sans préjugés.

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