Au-delà des chiffres

À l’issue du scrutin municipal du 3 novembre, on ne peut que se réjouir du fait que parmi les 515 candidats de plus qu’en 2009, 430 soient des femmes!

Les femmes représentent maintenant 32% des conseillères municipales et 17,3% des mairesses (Source : données préliminaires en date du 25 novembre 2013, MAMROT). Par rapport à 2009, il y a une légère augmentation du nombre de conseillères (32% contre 29,2%), soit 2,8% comparativement à une augmentation de 2,6% entre 2005 et 2009. L’écart à la hausse entre ces deux périodes n’est donc que de 0,2! En ce qui a trait au nombre de mairesses, la hausse par rapport à 2009 n’est que de 1,3 % alors qu’elle était de 2,9% entre 2005 et 2009.

Au global, au-delà de certaines particularités régionales où des avancées importantes ont eu lieu cette année au plan des candidatures féminines (entre autres, Côte-Nord, Mauricie, Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine) et des élues (entre autres, Côte-Nord, Montréal, Laurentides, Capitale-Nationale), on ne peut que constater que la progression de la représentation des femmes à l’échelle municipale est lente, voire très lente.

Et ce, en dépit des initiatives et actions du gouvernement du Québec (Secrétariat à la condition féminine, MAMROT, DGEQ), des unions municipales (FQM, UMQ), et des efforts considérables des groupes de femmes dont les membres du Réseau des Tables régionales de Groupes de femmes du Québec et du Groupe Femmes, Politique et Démocratie afin de susciter des candidatures féminines.

Ceci dit, le GFPD est fier de sa contribution :

Le 3 novembre, 85 femmes ayant participé à une de nos sessions (Écoles Femmes et Démocratie ou SimulACTIONS) étaient candidates. De ce nombre :

 → 14 élues sur 25 candidates au poste de mairesse (56,0%)
 → 30 élues sur 60 candidates au poste de conseillère (50,0%)

Des femmes engagées

Au-delà des chiffres, il y a ces personnes, ces femmes, ces 430 candidates de plus qu’en 2009. Qu’elles aient été élues ou pas, elles sont venues enrichir l’espace public et la vie démocratique du Québec par leurs vécus et leurs compétences uniques et diversifiées.

Laisser du temps au temps

Au fil des ans, aux dires même de nombreuses participantes à nos sessions de formation, il nous est apparu que décider de faire acte de candidature est un processus qui s’inscrit davantage dans les moyen et long termes. Les femmes ont tendance à évaluer, beaucoup plus que les hommes, le pour et le contre en fonction d’une multitude de variables (compétences, suffisamment outillées, état des lieux, etc..). Chez plusieurs d’entre elles, bien qu’elles aient déjà une solide formation, elles seront portées à multiplier les formations, histoire de s’assurer qu’elles sont suffisamment outillées pour se présenter.

Un coup de pouce pour accélérer l’histoire

Les résultats de la récente élection municipale confirment que l’objectif de la parité dans les sphères décisionnelles au Québec est un processus lent et non linéaire. Je profite donc de cette occasion pour rappeler les recommandations du GFPD dans le but d’accélérer l’histoire :

Outre les mesures d’accompagnement et les outils existants 
pour les femmes désireuses d’investir les lieux de pouvoir :

→ Établir les élections à date fixe (maintenant acquis) et des limites aux mandats gouvernementaux;

→ Instituer la parité au Conseil des ministres (en date du 22/11/13 : 35% de femmes) et en établir le principe dans une loi;

→ Inscrire dans la Loi électorale des quotas comme mesure temporaire de rattrapage d’ici à la concrétisation de la parité;

→ Inscrire dans la Loi électorale le principe de « zone de mixité égalitaire 40-60 » imposant que toutes les instances démocratiques soient composées de représentant-es des deux sexes, minimalement à 40% et ne dépassant pas 60%;

→ Obliger les partis, à présenter autant de femmes que d’hommes en lien avec le principe de la zone de mixité égalitaire
(40-60%);

→ Ajouter au financement des partis politiques, durant la période de rattrapage, une allocation dédiée au recrutement, à l’accueil, l’accompagnement, au soutien et à l’élection des femmes;

→  Bonifier l’allocation aux partis politiques ayant réussi à faire élire leurs candidates.

En cette période des Fêtes, je souhaite que les échanges en famille et entre amiEs contribuent à enrichir les valeurs individuelles et collectives qui nous permettront d’atteindre l’idéal d’une citoyenneté démocratique, inclusive et égalitaire.

SimulACTIONS en 2014 !

Devant le vif succès rencontré par SimulACTIONS, le plus récent projet du GFPD visant à accroître le nombre de candidatures féminines aux postes de mairesses et de conseillères municipales, le GFPD est heureux d’annoncer que des pourparlers sont actuellement en cours, tant auprès de certaines autorités municipales que de groupes de femmes, pour offrir d’autres SimulACTIONS et ce, dès le printemps 2014. Rappelons que SimulACTIONS est un projet innovateur et concret. Il consiste à démystifier le fonctionnement, la procédure et le rôle des éluEs municipaux en simulant, in situ, une séance de conseil municipal dans une salle de conseil municipal au sein des Hôtels de ville. Les deux premières éditions de SimulACTIONS ont eu lieu à l’Hôtel de ville de Magog et de Drummondville, en avril et juin derniers, grâce à l’établissement de partenariats fructueux avec nos fidèles alliées, mesdames Vicki May Hamm, réélue mairesse de Magog et Francine Ruest-Jutras, mairesse sortante de Drummondville.

Des résultats probants ont marqué ces deux premières éditions. En effet, l’objectif visé de 30% de participantes qui se porteraient candidates aux élections municipales du 3 novembre dernier a non seulement été atteint mais presque doublé pour atteindre 58,1% ! Félicitations à toutes les candidates, victorieuses ou non-élues, dont l’engagement politique est essentiel pour contrer le déficit démocratique qui caractérise nos institutions démocratiques, tous paliers de gouvernement confondus.

Une invitation spéciale est donc lancée à toutes les candidates non-élues qui souhaitent briguer à nouveau un poste électif en 2017 ainsi qu’à toutes celles désireuses de bien s’y préparer. À surveiller !

Pour informations sur le projet :
Gaëtane Corriveau, idéatrice de SimulACTIONS
Politologue et chargée de projets, Recherche et développement, Volet Gouvernance, GFPD
418 658-8810, poste 26 / gcorriveau@gfpd.ca